Musique de nuit (Libre)

Anya reposa son livre. Elle était fatiguée, elle ferma les yeux et s'endormit. Le temps s'écoula, la nuit laissant tomber ses rayons argentés sur les objets et les Hommes. Vers deux heures du matin cependant, Anya se leva et sortit de sa chambre, sans un bruit, les pieds nus, simplement vêtue de sa longue chemise de nuit. Elle marchait d'un pas un peu raide et le regard fixe, se dirigeant vers la salle de musique.
La porte s'ouvrit sans bruit et sans difficulté. Elle referma la porte derrière elle, et regarda autour d'elle, comme cherchant quelque chose.

La pièce baignait dans la douce lueur de la lune, adoucissant les reliefs du mobilier de la pièce. Elle s'assit devant le clavier et posa ses mains dessus. Elle resta immobile, les yeux fermés, comme s'imprégnant de l'atmosphère de la pièce. Puis elle commença à jouer. Les notes s'élevait dans l'air lentement. Elle jouait sans partitions, les yeux fermés, se laissant emporter par la mélodie. Quiconque s'y connaissant un peu et se trouvant dans le coin aurait pu reconnaître la "Sonate au clair de lune" de Beethoven.

2 heure du matin... Sakaï déambulait toujours dans les couloirs, une insomnie parmi tant d'autre. Rien à faire, aucun moyen d'avoir sommeil. Il s'étonnait que personne ne l'ait entendu, mais ne se plaignait pas de la chose. Après tout, il n'allait pas prévenir les surveillants qu'il déambulait la nuit dans les couloirs, en leur indiquant son itinéraire et les horaires de passage.

Les salles de cours, même la nuit cette partie du pensionnat ne lui plaisait pas. En faite, rien dans ce pensionnant ne lui plaisait. Une légère musique provenait d'une des salles, du piano. Quel morceau ? Il n'aurait pu dire, sûrement pas quelque chose de son époque.

Il s'approcha de la salle en question et entre ouvrit la porte. Il ne mit pas longtemps à la reconnaître, chevelure rousse, teint pâle, visage harmonieux, il devinait la couleur verte de ses yeux fermés, Anya... Faisant le moins de bruit possible pour qu'elle ne l'entende pas, il rentra, ferma la porte et s'adossa contre le mur juste à côté de la sortie. Une sorte d'issue de secours constante. Il enleva sa veste et la posa sur une chaise juste devant lui, il faisait plus chaud ici. D'un geste de la main il retira ses lunettes et les glissa dans sa poche, l'obscurité était assez forte comme ça, il n'avait pas besoin de l'aider. Se laissant entraîner pas la mélodie, son esprit vagabondait à son rythme, avec ses nuances. Pourtant il n'était pas mélomane, loin de là.

Quand elle eut fini de jouer, il applaudit.

Les doigts de la jeune fille volaient au-dessus du piano, aussi légers que des papillons. Elle jouait avec passion et ferveur ne s'étant même pas aperçu que quelqu'un était entré dans la petite pièce. Cependant, la personne applaudit à la fin du morceau, la sortant de sa transe. Anya sembla sursauter et rouvrit les yeux, stupéfaite. Elle regarda autour d'elle comme perdue, se demandant où elle était. T'apercevant et se rendant compte qu'elle est en tenue assez légère, elle croisa les bras sur sa poitrine, en un maigre geste de défense. Elle rougit un peu, baisant le regard.
Puis elle signa à l'adresse de Sakaï.

- Bonsoir... Qu'est ce que tu fais là?

Elle ne le demanda pas, mais elle se demandait aussi ce qu'elle faisait là. Elle se rappelait s'être couchée et puis plus rien. Elle jeta un coup d'oeil au piano. Etait-ce un rêve?

- Bonsoir... Qu'est ce que tu fais là?

Sakaï mis un certain temps à se décider à ne pas répondre à cette question. Lui même cherchait encore la réponse, car il interprétait le questionnement de manière plus large.

-J'pourrais te retourner la question.

Elle se sentait mal à l'aise accoutré de cette manière devant lui. Personnellement, il ne pouvait s'empêcher de penser qu'il en avait vu d'autres, mais il attrapa sa veste et parcouru lentement les quelques mètres qui les séparaient.

-Tiens...dit-il en lui tendant.

Il laissa écouler quelques secondes, regardant ses chaussures pour éviter de la regarder elle, éviter la mettre mal à l'aise. Il n'aimait pas ce silence, trop lourd, trop long, mais ne savait pas vraiment quoi dire pour le remplacer.

-Tu joues très bien... C'était quoi ?

Sujet de conversation passionnant, il ne put que s'avouer qu'il aurait mieux fait de se taire. Chose que ne sortait pas de l'habituel.

Bien évidemment Sakaï ne répondit pas à sa question, mais se contenta de la lui retourner. Le problème c'est qu'elle ne pouvait pas y répondre étant donné qu'elle n'en savait rien. D'ailleurs elle se la posait cette question... Puis il s'approcha d'elle et il déposa sa veste sur ses épaules. Elle le remercia d'un regard, lorsqu'il le releva sur elle, après l'avoir enfilé. Elle en serra les pans sur sa poitrine, toujours un peu gênée et un peu troublée par l'odeur si particulière qui émanait du vêtement. Il la complimenta sur sa manière de... jouer? Elle fronça les sourcils, jetant un coup d'oeil vers le piano, puis le ramenant vers Sakaï. Son regard gris ressemblait à un aimant, attirant le regard de la jeune fille au sien. Elle réfléchit. Elle ne se souvenait pas d'avoir fait du piano. Elle ne savait pas en jouer... Elle se mordilla la lèvre.

- Je... Je ne sais pas jouer du piano... J'en ai jamais fait... Tu es sûr...?

Elle se rappelait juste que sa mère en jouait quand elle était petite... toute petite...

-Soit j'ai rêvé, soit tu me fais une blague, soit t'es somnambule. M'étonnerais de la première solution...

Il la regarda, attendant sa réponse, rigolant intérieurement de la voir dans cette veste beaucoup trop grande pour elle. Blague ou somnambule ? Il se posait à nouveau la question alors qu'une partie de lui n'en avait rien à faire, états d'esprit contradictoires qui ne faisaie,t qu'empirer l'incompréhension de la situation qui l'habitait en ce moment. Dans tous les cas, il l'avait bien vu et entendu jouer du piano, mélodie étonnante et qu'il ne connaissait pas, mais les faits étaient là.

-Vraiment jamais joué de piano ?

Il arqua un sourcil, se sentant idiot d'insister mais de toute façon le ridicule ne tuait pas, et il n'aimait pas avoir tord. Elle avait les yeux fermaient quand elle jouait... Il ne savait pas grand chose sur le somnambulisme, du moins, pas ce qui pouvait en être la cause, mais il y avait possibilité pour que cela soit le cas. Comme il y avait autant de chance qu'on se foute de sa gueule, chose qu'il ne supporterait certainement pas, s'énervant assez vite lorsqu'il était en manque de sommeil comme ce soir -ou plutôt ce matin. Mais Anya n'avait pas l'air d'être du genre à faire ce genre de blague débile.

Bien sûr le jeune homme l'observa se demandant si elle n'était pas folle. Il lui fit part de trois suppositions. Anya était pensive. Un rêve? elle y avait pensé, mais Sakaï avait l'air bien réveillé et n'y croyait pas. Une blague? Certainement pas! Alors que restait-il? Le somnambulisme? Elle fronça de nouveau les sourcils, dubitative. Elle n'avait jamais entendu dire qu'elle l'était. Elle serra un peu plus la veste contre elle, enfouissant son nez dedans.

- Je me moque pas de toi.

Elle le regardait droit dans les yeux, le regard clair. Elle avait rarement menti, ou alors jusqu'au bout. Mais là ce n'était pas le cas. elle se souvenait de rien, pas même de la mélodie qu'elle avait joué.

- J'ai joué quoi? Ah oui, tu ne sais pas...

Elle s'assit au bord d'un des bureau de la salle de cours. que devait-elle penser de tout ça?

- La prochaine fois tu devrais m'enregistrer!

Elle lui sourit.

Elle disait ne pas se moquer de lui... Il ne savait que penser, car même si ses yeux paraissaient sincère lui savait qu'on ne pouvait se fier à ce que l'on voit. Aucun besoin d'être comédien pour jouer la comédie.

Elle alla s'asseoir sur le bord d'un bureau, il ne bougea pas.

- La prochaine fois tu devrais m'enregistrer !

-Tu sais déjà qu'il y aura une prochaine fois ? dit-il un peu amusé.

Elle sourit, il photographia cet instant, l'inscrivant dans sa mémoire. Si elle était vraiment sélective, il n'oublierai jamais ce moment.

-Tu ferais bien de retourner te coucher, non ?

Non pas qu'il avait envi qu'elle parte, mais si jamais ils se faisaient prendre... Il ne voulait pas qu'elle ait d'ennuis. Il alla s'installer à côté d'elle, sur le bureau, leurs mains se frôlèrent, par inadvertance ou accident volontaire.

-Y'a peut être des surveillants qui rôdent...

Anya regardait autour d'elle. elle sentait confusément que ce n'était pas la première fois que ce genre de chose lui arrivait sans savoir exactement ce qu'il en était. Elle balançait légèrement ses jambes sous le bureau, en rythme d'une musique imaginaire. Sakaï la regardait, visiblement un peu amusé lorsqu'elle lui dit de l'enregistrer.

- Une prochaine fois? Peut-être. C'est à prévoir. Quand? Je sais pas.

Elle essayait de toujours faire des phrases brèves afin de ne pas perdre le jeune homme en cours de route. Il lui demanda si elle allait retourner se coucher. Se coucher? Maintenant? Non, elle en avait vraiment pas envie. Pas qu'elle n'ait plus sommeil, mais elle avait envie de prolonger encore un peu cet instant. Sakaï vint la rejoindre, s'asseyant à son tour sur le bureau. Tout en s'installant, Anya sentit la main du garçon qui effleurait la sienne. Cela la troubla un court instant, trouble qu'elle tenta de dissimuler par un léger sourire. Son sourire s'agrandit un peu plus lorsqu'il suggéra la présence de surveillants.

- Je n'en ai jamais vu ici! Et puis je sais de source sûre, que le couvre-feu est à... 22h, mais que l'on peut sortir du moment qu'on est pas seule. Là, on est deux non?

Ses yeux pétillaient d'une nouvelle lueur mêlant à la fois le plaisir de transgresser plus ou moins un interdit à un petit éclat de malice. Ce qu'elle avait en effet omis de dire c'est qu'il fallait être majeur pour cela...

- Et puis de toute façon je suis toujours en train de me promener la nuit, ce n'est pas un surveillant qui m'en empêchera.

Il s'amusa de ce règlement un peu louche qu'elle venait de lui énoncer. Il n'avait jamais lu un règlement de sa vie, premièrement par l'ennui que cela devait être et deuxièmement par la difficulté de lecture qui s'annonçait quand il déchiffrait les titres. Mais il s'était fait réprimander, sanctionner et expulser un nombre de fois assez considérable pour savoir qu'être la nuit en dehors des dortoirs n'était pas recommandé. Pourtant il se contenta, contrairement à ses habitudes, de sourire et d'acquiescer. Sourire... Cela lui arrivait un peu trop souvent ces derniers temps.

Il la regardait dans les yeux, ressentant toujours ce léger gêne, comme une peur inqualifiable, indescriptible qu'elle lise à travers eux ce que personne n'avait lu. Les yeux disaient parfois bien plus que les mots, en se fronçant, en clignant, en pétillant, en regardant, les gens disaient bien plus qu'ils ne voulaient le faire. Il avait peur que ça soit le cas pour lui, hésitant à remettre ses lunettes, paroi contre cette crainte qu'il considérait débile inintéressante mais qui était pourtant bien là. Ses yeux à elle pétillaient d'un éclat de malice, un éclat de renouveau qu'il y voyait pour la première fois, mais il s'y trouvait aussi autre chose, une nouvelle incompréhension de sa part qu'il ne chercha pas vraiment à éclaircir.

Elle dit que ce n'était pas un surveillant qui l'empêcherait de se promener la nuit. Il sourit à nouveau, brièvement, mais de manière un peu plus voyante. Vociférant intérieurement de cette expression des sentiments qu'il ne voulait pas et se promettant de faire attention à l'avenir à ne plus... Sourire ? En réalité, cela ne lui déplaisait pas, mais il voulait garder cette image du Sakaï endurci des rues. Une identité qu'il s'était forgé en tellement de temps, du temps qu'il ne voulait pas perdre en effaçant tout.

-Tout monde dit ça, pourtant les trois quarts change de version après s'être fait choper...

Là, il savait de quoi il parlait. Combien de personnes avait-il vu arrêter ce qu'elles prônaient simplement parce que la loi leur avait rappeler l'interdit ? Il avait arrêté de les compter depuis bien longtemps...

Après cette jolie déclaration, Anya avait observé le jeune homme, afin de voir comment il allait réagir. Il sourit et hocha la tête, comme enregistrant les informations. Il l'avait "écouté" patiemment, sans un mot, se contentant de sourire de nouveau. C'était la deuxième fois en peu de temps. Elle le considérait comme une victoire.

"-Tout monde dit ça, pourtant les trois quarts change de version après s'être fait choper..."

Elle sourit un peu plus.

- Tu crois vraiment? Si je me fais choper, ça ne sera pas la première fois!

Ses yeux brillaient un peu plus, un grand sourire éclairant son visage.

- Je ne crois pas que les surveillants font vraiment attention à nous ici. Tu as peur de te faire choper toi?

Ses mains allaient de plus en plus vite pour parler, dans l'excitation du moment et ses joues avaient pris un peu de couleur.

Il arqua quelques secondes un sourcil, ne comprenant pas toute la phrase, puis son visage s'éclaira de la compréhension de l'instant, avant de redevenir d'une neutralité parfaite. Il ne lui demanderait pas de parler moins vite, il n'avait pas envie de voir disparaître cette expression de ce visage, cette couleur de ces joues.

-Peur de me faire choper ?

La question le plongea dans un silence momentané. Avait-il... Peur ? L'idée de peur en elle-même ne lui était jamais venue à l'esprit quand il allait à l'encontre des règles. À quoi bon avoir peur ? Cela n'aurait qu'aggraver la situation dans la plus part des cas. Enlever toute possibilité d'échappatoire, toute chance de réussite.

- Non... Enfin je crois pas... Je me suis jamais posé la question à vrai dire.

Anya écoutait le jeune homme. Elle avait rarement autant parler avec quelqu'un d'autre que sa grand-mère. C'est donc avec un certain plaisir qu'elle laissa alors le silence s'installer. Sakaï la faisait sourire avec son style et ses remarques. Il semblait n'avoir peur de rien et se foutre de tout. De sa présence aussi sans doute, mais peut importait. Son regard balaya la petite salle de cours. Depuis son arrivée, elle n'avait jamais eu l'occasion d'y mettre les pieds. C'était chose faite à présent. Elle se demanda quels était les autres lieux dans lesquels elle ne s'était encore jamais rendu. Elle se demanda aussi pourquoi sa tutrice l'avait envoyé ici. Endroit réputé peut-être, mais si éloigné de son pays... Elle signa doucement.

- Tu n'as pas froid sans ta veste?

Son regard s'était posé sur lui et sur le tatouage qu'il avait dans le cou qui ne semblait rien représenté de particulier. Elle pencha un peu la tête sur le côté pour essayer de lui donner un sens.

- Tu n'as pas froid sans ta veste ?

Il hocha la tête de gauche à droite pour démentir l'information.
En posant la question, elle avait fixé son regard sur son tatouage, cette forme noire abstraite, partant de son épaule et gravissant son cou, ayant nullement de signification, fait par une de ses ex-petits amies, une tatoueuse professionnelle, deux ans auparavant.

-Cherche pas, ça veut rien dire.

Ses pensées vagabondèrent vers le dragon qui partait de sa cheville droite et montait jusqu'au genou. Lui aussi avait été fait par cette tatoueuse, une semaine avant qu'ils se séparent. Il n'avait jamais su pourquoi... Aucune raison ne lui avait été donnée, elle s'était contentée de partir sans un mot, sans un regard.

-C'est simplement là pour faire style...

Ne pas chercher? Cela ne voulait rien dire? Cela la surprenait pour elle, tout avait toujours un sens, même inconscient. C'était un tatouage assez joli, fin, élégant. Elle continua à balancer ses jambes sous le bureau, lentement, au même rythme. Elle ne savait pas quoi faire, posant son regard sur le piano, s'interrogeant sur son talent mystérieux. Elle ne savait plus quoi dire, laissant le silence s'installer entre eux. Elle se posait pleins de questions sur Sakaï mais ne pouvait pas se permettre de les poser. Elle se leva et fit quelques pas dans la pièce.

- Tu comptes aller où? Je n'avais pas prévu de me promener, mais maintenant que je suis réveillée...

- Tu comptes aller où ? Je n'avais pas prévu de me promener, mais maintenant que je suis réveillée...

Aller quelque part ? À vrai dire, il ne savait pas vraiment, il déambulait un peu partout histoire de s'occuper, sans but. Mais comme tous les soirs, il allait certainement sortir et se promener aux alentours du pensionnat. Il rentrerait vers 3 ou 4 heure du matin, crevé, et arrivait en retard en cours.

-Tu vas pas sortir fringuer comme ça de toute façon...

Pas qu'il n'avait pas envie qu'Anya vienne avec lui, mais sortir à une heure avancée de la nuit, en chemise de nuit surplombée d'une veste n'était pas vraiment conseillé, ni en plein jour d'ailleurs.

"-Tu vas pas sortir fringuer comme ça de toute façon..."

Comment devait-elle prendre cette déclaration? Elle l'observa quelques minutes, mais son visage était totalement dénué d'expression. Intérieurement elle haussa les épaules et signa:

- Tu n'as sans doute pas spécialement envie de t'afficher avec moi, je le comprend.

Elle se leva et retira la veste qu'elle rendit au jeune homme.

- Merci. De toute façon je ne comptais pas sortir habillée ainsi.

Elle se dirigea vers la porte, comptant retourner dans sa chambre pour se changer et aller prendre un peu l'air dans le parc. Les derniers événements l'avait un peu rendu perplexe et elle aimait toujours autant sortir la nuit, alors que tous dormaient. Elle avait alors l'impression que le monde était différent et qu'elle l'était aussi. Les gens étaient plus attentifs aux bruits la nuit, car ils avaient une sonorité bien particulière, et non pas étouffés par la cacophonie qui régnait la nuit.

Les mots avaient raisonné dans ses oreilles avec autant de surprise douloureuse que lorsqu'on se brûle pour la première fois. Il la regarda se diriger vers la porte, comment devait-il réagir ? C'était une des rares fois où il ne savait pas. La laisser partir ou...

... Il se leva et la rejoignit d'un pas presse, attrapant d'une main ses lunettes dans sa poche, les glissant à hauteur de ses yeux et lui reposant la veste sur les épaules de l'autre et laissant cette main sur l'épaule de la jeune fille, peut-être inconsciemment ou volontairement, seul lui aurait pu le dire.

-Désolé... Pas très doué avec les mots... dit-il à mi-voix.

Il s'excusait... C'était un évènement assez rare, on devait le nombrer à environ deux ou trois dizaines de fois dans toute sa vie. Il sourit tristement, son visage ressemblait quelque peu à celui d'un gamin essayant de se faire pardonner une bêtise.

-Tout ça pour dire, direction ta chambre !

Anya avait la main posé sur la poignée de la porte lorsqu'elle entendit le pas pressé derrière elle et sentit la veste sur ses épaules. Elle était franchement surprise, elle ne s'attendait pas à ce qu'il réagisse ainsi. Finalement, il appréciait peut-être un tant soi peu sa présence et sa compagnie. Ou bien une nouvelle fois, comme elle avait pu souvent s'en rendre compte, il ne restait avec elle que pour ne pas la blesser. Il avait laissé sa main sur son épaule, négligemment. Elle lui jeta un regard alors qu'il s'excusait à mi-voix, puis il esquissa un tout petit sourire, presque un sourire d'enfant. Puis il lui fit signe de se rendre au dortoir.
Elle sortit donc en direction de sa chambre, suivie par Sakaï.

(suite la =>
https://fushigi.forumsrpg.com/chambre-109-f96/changement-pv-sakai-t347.htm#3613)

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